Vocabulaire thématique tiré du livre Δ de
la Métaphysique d’Aristote. Pour les autres entrées, suivre ce lien :
Η αρχή
(de άρχω, commencer, gouverner)
Έναρξις, πρώτη αιτία,
κυριότης.
Chez
Platon :
le principe suprême à toute existence et connaissance est l’Un et le Bien
identifiés.
Chez
Aristote :
point de départ ; élément premier du devenir, cause primitive, volonté (mét.
Δ
1). Αρχή s’oppose à la fois à τέλος (fin) et à μέσον
(moyen). Il y a trois principes (causes premières) : la définition et la
forme (blanc) opposée à la privation
(noir), et la matière (la surface) (mét. Λ 2).
Principium
Commencement.
Principe
1. Origine
première de quelque chose.
2. Cause
de quelque chose.
3. Proposition
indémontrable posée en vue de conclure ; prémisse, postulat.
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Η αιτία
(de αίτιος, responsable)
Catégorie, forme, motif.
Aristote (mét. Δ 2) distingue plusieurs causes : d’abord la matière de quelque chose, puis la forme (les deux présentes chez Platon),
enfin la cause efficiente et la
cause finale (exemple : la
santé est la cause de la promenade).
Causa
Cause, raison, motif.
Cause
1. Ce qui
fait que les êtres sont ; cause première.
2. Cause
finale.
3. Ce qui
produit quelque chose.
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Το στοιχείον
(de στοίχος, série, ligne)
Objet
rangé en série, lettre, syllabe, puis élément.
Dans
mét. Δ
3, l’élément, contrairement à l’αρχή qui est un principe
extérieur, est immanent à un être.
Elementum,
elementa
Un des éléments ; souvent au pluriel, pour
désigner des principes (lettres de l’alphabet, éléments physiques).
Elément
1. Substance
simple des choses.
2. Partie
d’un ensemble.
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Η φύσις
(de φύω : παράγω, γεννω)
Ce
qui croît, élément premier immanent, principe de mouvement, caractère
particulier d’une chose (Ar. mét. Δ 4). Voir σύνθεσις.
Γίγνεσθαι φύσει,
génération naturelle ;
Τα φύσει
όντα, les êtres naturels ;
Κατα/παρα φύσιν,
selon la nature/contre nature.
Natura
Etat
naturel et constitutif des choses ; caractère ; cours.
Nature
1.
Réalité matérielle prise comme séparée de l’histoire et de l’activité humaines.
2.
Caractères qui définissent l’homme – Nature
humaine.
3.
Qualités qui définissent un être, l’essence.
4.
Adj. Conforme à la réalité – Grandeur nature.
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Το αναγκαίον
(de ανάγκη, nécessité)
Le
nécessaire ; ceci s’oppose à la chose constante (επι το
πολύ) et à l’accidentel (συμβεβηκός).
Necessarius
Inévitable,
urgent, nécessaire.
Nécessaire
1. Ce qui
ne peut être autrement.
2. Ce qui
est déterminé par l’enchaînement des faits.
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Είναι
Είναι, υπάρχω (υπαρκτικόν και
συνδετικόν)
Chez Platon : l’être consiste
en la réalité profonde de chaque chose, et s’oppose au devenir (Phédon). Il est l’universel, le sommet
d’une hiérarchie.
Chez Aristote : il a plusieurs
acceptions (par accident, par essence, comme vrai, comme puissance ou acte). L’être par essence, loin d’être
réductible à une réalité univoque (synonyme), et sans être non plus équivoque
(homonyme), est entre ces deux notions : sans être un genre englobant [Platon],
il ne connaît non plus l’arbitraire et le non-relationnel de l’homonyme. L’être
a pour acception les catégories, et absolument parlant, c’est la substance (ουσία) ; celle-ci n’est
ni la matière, ni l’universel (genre), mais la forme du sujet (ou le composé), ou sa quiddité (définition) (mét. Z).
Définition et forme, et la privation, sont un couple de contraires opposés à la
matière. Tous trois sont principes (mét. Λ 2).
Esse
Être,
exister
Être (verbe et substantif)
1. Avec
ou sans une idée d’éternité, l’existence.
2. Par ext. Être au monde, vivre, être
conforme à la réalité.
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Η ουσία
(de είναι, participe présent
féminin)
Essence, substance, τί ην είναι, τί εστι, ενέργεια, εντελέχιεα, τόδε τι (chez Aristote). La génération
(γένεσις) et la corruption (φθορά) sont des changements κατ’ ουσίαν,
selon la substance.
Substantia
Être,
essence, existence ; puis aliment, nourriture.
Substance
1. Ce qui
existe en soi.
2. (Ar.)
Ce qui n’est attribut, dit d’aucun sujet.
3. (Descartes)
Substance pensante, étendue.
4. (Kant)
Ce qui persiste indépendamment des changements.
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Ο αυτός
Ο ίδιος, le même, l’identique.
Chez Platon : les Idées correspondantes aux
réalités sensibles (αυτοάνθρωπος).
Chez Aristote : le même (par
soi) se dit des êtres dont la matière
ou la substance est une (différent
de semblable, όμοια, qui appartient à la qualité). Il est l’opposé de l’autre
(ο έτερος).
Idem
La
même chose, le même, identité absolue (quoi).
Ipse
Moi/toi/soi-même
(qui).
Voir les
mots : identité, ipséité, eccéité.
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Identité
1. Similitude
parfaite entre plusieurs êtres.
2. Caractère
d’êtres dont les aspects ne sont qu’une seule réalité – consubstantialité.
3. Caractère
permanent de quelqu’un, identité personnelle.
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Ipséité
Ce
qui fait qu’un être est lui-même et non autre.
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Eccéité
(de ecce,
voilà)
Caractère
concret d’une essence.
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Το έτερος
L’autre,
opposé au même.
Chez les platoniciens : l’autre est le
principe matériel, forme — l’Altérité, toujours relative à ce qui est —
garantissant le non-être (Sophiste, 275b :
Οπόταν το μη όν
λέγωμεν, ως έοικεν, ουκ εναντίον
τι λέγομεν του
όντος αλλ’ έτερον μόνον.
Quand nous disons le non-être, nous ne parlons pas, semble-t-il, du contraire
mais seulement d’autre chose).
Chez Aristote : il se dit des
êtres dont la matière, les espèces ou la définition ont des pluralités.
Alter
L’autre,
le second.
L’autre
1. Ce qui
permet de distinguer l’un, déjà
donné.
2. Ce qui
indique la différence, opposé au même.
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Η διάφορα
(de δια-φέρω, traverser en face, différer)
La
différence.
Chez Aristote : la différence
spécifique (permettant de distinguer les espèces) s’oppose au genre (γένος).
Elle se dit des choses qui ont quelque identité selon l’espèce ou le genre, non
selon le nombre. Elle appartient à la qualité.
Differentia
Différence,
caractère distinctif, spécifique.
Différence
1. Caractère
distinguant une chose d’une autre.
2. Part. Caractère qui distingue des espèces du même genre ; écart par rapport aux
nombres (soustraction), à l’âge de deux personnes, etc.
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Όμοιος
(de ομός,
même, commun, de άμα, ensemble,
coexistence)
Semblable.
Chez Aristote : se dit des
choses aux mêmes attributs, ayant plus de ressemblance que de différence, ou
dont la qualité est une.
Similare
Être
semblable, ressembler
Semblable
Ce qui ressemble à autre chose, qui a en commun
des caractères essentiels pouvant les considérer dans le même genre.
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Η αντίθεσις
(de αντι + θέσις)
L’opposition,
l’antithèse.
Chez Aristote : elle est le
genre de αντίφασις (la contradiction), εναντίωσις (contrariété), προς
τι (relation), στέρησις (privation) et έξις
(possession).
Voir Cat. 10 et mét. Δ 10.
Oppositio
Opposition,
contraste.
Opposition
1. Position
de deux choses placées l’une en face de l’autre ; opposition du pouce.
2. Situation
de contraste, de contradiction.
3. Obstacle,
antagonisme.
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Το εναντίον
Le
contraire.
Chez Aristote : sont contraires
les attributs d’un genre différent qui ne peuvent coexister dans un même sujet
(par exemple ailé et pédestre) ou les attributs qui diffèrent
le plus dans un sujet qui les reçoit (santé,
maladie). Dans l’organon, on apprend
que les contraires sont dans un même genre (noir
et blanc ont pour genre la couleur) et que, contrairement aux relatifs,
l’un peut exister sans l’autre (la santé
pour tous). La proposition contraire est celle qui oppose un sujet
universel affirmé (tout x est) à un autre nié (nul x n’est). Voir Cat. 11, De l’int. 7 et mét. Δ 10.
Contrarius
Du
côté opposé, en vis-à-vis.
Contraire
Qui
est en opposition avec quelque chose.
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Πρότερον
Antérieur.
Chez Aristote : on dit d’une
chose « antérieure » selon le temps ou le lieu (le plus éloigné d’ici ou de maintenant), mais aussi selon la
non-réciprocité (si 2 É 1, 1 est
antérieur à 2),
l’ordre (les lettres sont antérieures aux
syllabes), selon la substance (elle
est antérieure aux autres catégories), etc. Voir Cat. 12 et mét. Δ 12.
Anterior
Ante, plus en avant.
Antérieur
Placé en avant, avant quelque chose d’autre,
dans l’espace ou le temps.
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Η δύναμις
(de δύναμαι, être capable,
pouvoir)
Force
physique, capacité, pouvoir, potentiel.
Chez Aristote : le principe du
mouvement ou du changement dans un être en tant qu’autre. Le corps, par
exemple, est la puissance quand l’âme est l’acte, vers quoi la puissance tend.
La matière première, indéterminée, est une pure puissance.
Possum,
potentia
Pouvoir,
être capable.
Puissance
1. Force,
pouvoir d’action d’un phénomène, d’une faculté, d’un mécanisme.
2. Phil. Virtualité (opp. à acte)
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Η ενέργεια
(de εν-εργάζομαι, έργον, œuvre, action)
Acte,
actualisation ; chez Ar., opposé à δύναμις et ύλη.
Energia
Force,
énergie
Energie
1. Principe
d’action.
Principe actif de
l’univers.
Dynamisme physique,
force de volonté pour agir.
2. Sc. Grandeur physique gardant la même
valeur malgré les transformations internes du système.
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Πόσον
Quantité, πόσος κατ’ αριθμόν ; πόσον πολύς, μέγας, μακρός, etc.
Chez Aristote : ce que l’on
peut diviser en éléments constitutifs, chacun étant une chose
individuelle ; l’accident, qui peut tout diviser, ainsi ne fait pas parti
de cette division. La multiplicité nombrable, comme la grandeur mesurable, sont
des quantités (mét. Δ 13), l’une discrète,
l’autre continue, dont les caractères propres sont l’égal et l’inégal (Cat. 6). Les mouvements selon la
quantité sont l’accroissement (αύξησις) et le décroissement (φθίσις)
(Cat. 14).
Quantitas
Quantité,
étendue.
Quantité
1. Nombre
ou mesure d’un ensemble homogène.
2. Sc. Ce qui est susceptible de degré (de
plus et de moins) (la quantité ne l’est pas pour Aristote puisqu’il ne
part pas de la chose, mais du signe).
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Η ποιότης
(de ποιος,
quel)
La
qualité.
Chez Aristote : on notera la proximité
de la qualité à la substance : celle-là est à celle-ci la différence
spécifique (l’homme a la qualité d’être
bipède, le cheval quadrupède, le cercle sans angles). De même, la qualité se
dit des choses mathématiques (6 est 6)
et des propriétés des substances en mouvement (chaud, froid).
Qualitas
Terme
créé par Cicéron, sur le modèle grec (ποιος, qualis).
Qualité
1. Caractère
de nature ; qualités premières des corps (chaud, froid, sec, humide) ; aspect, manière d’être.
2. Valeur
d’une chose.
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Πρός τι
Relation.
Chez Aristote : les choses
relatives sont celles qui dépendent d’autre chose, ou s’y rapportent (le double est double de la moitié ; on
aura nécessairement la moitié moitié du double). Voir Cat. 7 et mét. Δ 15.
Relatio
Rapporter
un témoignage, un fait ; rapport.
Relation
1. Rapport
entre deux choses.
2. Lien
d’interdépendance.
3. Action
de rapporter ce dont on a eu connaissance.
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Το γένος
(de γίγνομαι,
devenir, naître)
Le
genre, καταγωγή, γενέα.
Chez Platon : les genres sont
l’objet de la dialectique, et sont rangés selon une hiérarchie dont le sommet
est l’Un, le Bien.
Chez Aristote : les catégories
sont τα πρώτα γένη, mais sont
irréductibles entre elles : l’être ne connaît pas d’autre sommet que
l’individualité (τόδε τι) de la substance
première et du premier moteur (το πρώτως κινουν)
immobile, θεός.
Chez Porphyre : ce à quoi est
soumise l’espèce (CC II 6).
Genus
Origine,
naissance.
Genre
1. Ensemble
d’êtres d’origine commune ou d’un ou plusieurs caractères similaires.
2. Idée
générale qui a un ou plusieurs caractères communs.
3. Sc. Niveau de classification, au-dessus
des espèces et sous la famille.
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Το εϊδος
(de είδω,
voir, [re]connaître)
L’espèce,
la forme aristotélicienne, l’idée platonicienne.
Chez Platon : orthographe αι
ιδέαι, types généraux des êtres, archétypes.
Chez Aristote : synonyme de σχήμα,
λόγος, μορφή ; antonyme de ύλη, matière.
Chez Porphyre : « On
appelle espèce ce qui se trouve sous le genre, comme quand l’on dit que l’homme
est une espèce de l’animal. » (CC II
19)
Species
Vue,
regard, puis apparence, catégorie.
Espèce
1. Image
extérieure des objets ; espèces sensibles,
intelligibles.
2. Théol. Espèces eucharistiques
consacrées.
3. Sc. Niveau de classification, au-dessus
des sous-espèces et sous le genre.
4. Nature,
essence de quelqu’un ou de quelque chose.
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